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L’art de la gaffe (comment ruiner son image sur le Web)

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La  maxi-exposition sur le Web ou …

« Comment bien afficher ses gaffes ? »

Le blog de Content Rules se propose de nous détailler les 10 règles d’or de la stratégie de contenus internationale. Vaste programme…

L’auteur nous met tout de suite dans le bain :

« A global content strategy is a structure for managing all of your content that is consumed by people in languages other than the source. »

Entendu. Il s’agit de gérer l’image donnée sur le Web de son entreprise ou de son produit, et, ceci, bien au niveau international.

On notera qu’il est question de langue, mais pas de culture.

Nos collègues spécialistes de « localisation » commencent déjà à tiquer.

Ils n’ont peut-être pas tort : une même langue peut être parlée dans plusieurs pays et sous différentes latitudes.

Le français par exemple est parlé en Europe, en Afrique, en Océanie et en Amérique du Nord.

Est-ce que l’on doit considérer ces différents publics de la même façon ?

Disons, vous commercialisez des bonnets et chapeaux. Quelques semaines avant Noël, vous mettez à jour votre site Web pour proposer de nombreuses offres de bonnets : avec pompons, avec doublure de soie, fourrés d’alpaca, etc.

Ces pages seront très intéressantes pour l’Europe et l’Amérique du Nord,  mais voulez-vous vraiment diffuser ces mêmes informations à vos clients africains ou de Nouvelle-Calédonie ?

Probablement pas, à moins que vous ne vouliez vraiment  ridiculiser votre marque…
Vous allez donc moduler vos pages en veillant à proposer des bonnets de laine sur les pages avec extension .fr ou .ca

Look Hawai

Pour les autres, vous ferez peut-être des offres de chapeaux de paille avec serre-tête en éponge intégré.

 

Revenons maintenant au site de Content Rules : où est la gaffe ?

Ce site, nord-américain (apparemment californien) veut donc nous guider pour gérer toutes ces langues. Intéressant.

Parmi les 10 règles d’or on notera les éternelles rubriques connues de tout « localizeur » en herbe (surtout s’il est nord-américain) : l’interprétation des gestes et les systèmes de mémoires de traduction.

Manque l’interprétation des couleurs et des symboles. Gageons que ca ne va pas tarder à ressortir…

Ceci étant, il s’agit ici de la première série de plusieurs articles à venir et il serait de mauvais goût d’anticiper. La suite pourrait s’avérer fort intéressante.

Mais avons-nous vraiment envie de suivre ces publications ?

Est-ce que le premier article nous engage à revenir ?

A mon humble avis, pas vraiment.

Regardons la première phrase sous « Consumed in languages other than the source ».

On y indique :

« Miriam Webster defines a source language as… »

Oui, vous avez bien lu : Miriam W. est probablement une charmante terminologue qui nous aide à comprendre ce qu’est une langue source. Merci Miriam !

Malheureusement, Mme Miriam Webster a été confrontée à d’autres souffrances . Peut-être pourrait-on expliquer aux responsables de Content Rules que la première règle de l’internationalisation est de RESPECTER LES AUTRES !

Quant aux créateurs du dictionnaire, les Merriam et les Webster,

Dictionnaire Merriam-Webster

ils se retournent dans leur tombe.

Alors pourquoi s’arrêter sur cette faute d’orthographe ? Et bien tout simplement parce que l’auteur est rédactrice de langue maternelle anglaise (américaine) et que son job principal consiste à produire du texte, pas des chapeaux de soleil.

Il est question de « people and expertise » en matière de contenu et d’équipe de rédacteurs experts :

 » Content Development -  Work with us and you will be tapping into our network of 2,000+ technically astute content developers. Writers, illustrators, coders. Tech communication and technical marketing communications are particular strengths for us. »

Alors, vu de la vieille Europe, pourquoi devrais-je faire confiance à une équipe californienne pour gérer mon site international si cette équipe n’est même pas capable d’orthographier correctement le nom du plus grand dictionnaire d’anglais américain ?

Ce dico, c’est quand même l’outil de travail  de millions de rédacteurs anglophones, c’est la bible que chaque apprenti scribouillard a sur son bureau ou à portée de clic.

Ah mon dico !

 

Pas très sérieux, n’est-ce pas ? Un peu comme si un francophone nous parlait du dictionnaire La Rousse ou Rot berre…

 

Conclusion …

Avant de publier votre article sur le site de votre entreprise, faites-le lire et relire par plusieurs lecteurs innocents, pas automatiquement

des connaisseurs de votre métier (ils feront, comme vous, l’impasse

sur la grosse bourde), mais plutôt l’oeil neuf qui posera toutes les questions.

Cela vous évitera de jeter aux orties tous vos efforts de commercialisation de vos produits !

 


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